04/01/2016

1 an de congé parental : difficultés et satisfactions

Cela fait déjà près de 3 mois que j'ai repris le chemin du travail. Cette reprise a mis fin à une période inédite dans ma vie et qui se se reproduira pas (à priori) : celle de mon congé parental. Je me devais donc de faire un article sur le sujet, pour évoquer, non pas un bilan car le sujet ne s'y prête pas, mais plutôt établir un état des lieux des difficultés et des satisfactions que j'en ai tirés. En espérant que ces éléments aideront d'autres parents, et notamment d'autres papas, à faire leur choix.

Les satisfactions :
Une fois n'est pas coutume, commençons par le positif. Car oui, malgré le fait que je me suis beaucoup, beaucoup plains pendant un an, j'en ai tiré des satisfactions, c'est incontestable.
La première satisfaction a été celle de pouvoir veiller au bien-être de mes enfants. De par ce concept montant, j'entends ne pas leur imposer un rythme de fou, que notre vie actuelle nous impose à nous, parents, et par répercussion, à nos enfants. Lorsque j'ai commencé mon congé parental en octobre 2014, ma grande venait juste de faire son entrée à l'école maternelle, tandis que ma petite fêtait ses 4 mois. 

Je n'ai ainsi pas eu à courir tous les matins, à speeder l'une ou l'autre de mes filles. J'ai pu répondre du mieux possible à leurs besoins physiologiques, psychologiques et matériels. Ainsi, par exemple, pour sa première année d'école, ma grande n'a jamais connu les centres de loisirs, la garderie le soir, ou encore les nouvelles activités post scolaires. Autant d'éléments qui lui ont permis d'être reposée, plus attentive, et plus "heureuse" dans sa vie de tous les jours (attention je ne dis pas que le contraire rend malheureux, chaque enfant est différent, j'aborde bien ici un cas particulier). Pour ma petite, cela m'a permis de continuer la nourrir au lait maternel plus longtemps. J'ai aussi pu procéder moi-même à sa diversification alimentaire, cuisinant chaque jour avec des produits frais et du marché. Variant les plaisirs au gré des saisons. J'ai pu voir son évolution psychomotrice au quotidien, la stimuler si nécessaire, la sortir régulièrement dès que le temps le permettait. J'ai pu leur offrir une mise au vert régulière, profitant de chaque vacances scolaires pour partir avec elles. Aucune soirée ne fut véritablement stressante à cause des échéances du lendemain.

J'ai pu aussi de mon coté en tirer une satisfaction personnelle. J'ai été invité à participer à de nombreuses interviews en tant que (trop) rare père en congé parental (France 2, Les maternelles, Psychologie Magazine, Sur Radio, Biba...), ce qui m'a permis, au final, de faire un bilan sur moi-même, mes compétences et mes envies. J'ai pu monter mon association avec une amie. J'ai pu avoir un quotidien différent, et me construire une vie sociale de proximité, de quartier, ce qui est parfois difficile en ville et dans notre monde toujours plus en mouvement. Je n'ai jamais discuté et échangé avec autant de voisins, de parents, de personnes... de mon quartier. Parce que j'avais le temps de discuter, de prendre des nouvelles, d'écouter.

Into the sky of Poland...

Les difficultés :
Après, bien sûr, il y a les difficultés, qui sont aussi, à leurs manières, des échecs personnels. La principale difficulté fut le sommeil : le choix de garder ma petite fut au final chèrement payé. Une enfant en relativement bonne santé, mais sans autre rythme que les repas, qui dormait peu voire mal, sans que je n'ai pu au final y faire grand chose. J'ai eu beau faire ce choix, mettre en place la plupart des conseils reçus, tenter de m'adapter, il n'y a rien eu à faire : j'ai engendré une seconde fille au sommeil compliqué. Et au final, on a beau se dire que c'est comme ça, on culpabilise toujours un peu en se disant que c'est de sa faute... :-/

Ce manque de sommeil a bien entendu eu des répercussions sur mon quotidien : je devais rattraper mon sommeil en journée sous peine de devenir fou (car dans ces cas là le conjoint ne prends pas le relais). J'ai donc eu moins de temps pour mes projets personnels que je m'étais pourtant promis d'accomplir pendant cette période. Et je suis ressorti frustré au final de ne pas avoir pu faire certaines choses que je m'étais pourtant promis d’exécuter. 

Le choix financier, même si je ne m'attarderai pas dessus plus d'une ligne, reste aussi problématique : le sacrifice est réel et ressenti, c'est pourquoi tous les paramètres (et les économies !) doivent être pris en compte avant de se lancer dans l'aventure.

Enfin il y a le regard des autres et la solitude. Car parce que vous êtes à la maison, vous ne "faites rien" vous avez le temps. Les tâches ménagères sont votre quotidien et vous relayer ne devient plus nécessaire, car vous n'avez "que ça à faire". Les choses sont vite acquises et les changer devient mission impossible. Peu de gens comprennent votre choix : certains vous admirent, d'autres vous plaignent, mais d'aucun ne mesurent (à moins de l'avoir vécu personnellement) ce que vous vivez. La qualification de "congé" parental ne m'a jamais paru aussi absurde : personne n'appellerait un travail "congé" lorsque celui-ci vous tient occupé 24/24, 7j/7, sans pause régulière ou respectée. Bref, de ce coté là, retrouver un travail et une vie sociale fut salutaire. J'ai surement échoué là encore à ne pas m'être assez épanoui avec mes filles : j'aurais du plus bouger, plus sortir, plus découvrir avec elle. Je ne l'ai pas fait, me contentant de mon rythme quotidien et évitant de le briser. Un choix mal assumé de ma part par moments, admirant ces (mamans) parents qui dans la même situation semblent réussir à faire 10x plus de choses.

Ces petites choses qui ont facilité mon quotidien...
Lorsque l'on est dans un tel quotidien, force est de constater que certaines choses que l'ont pensait anecdotiques ou désuètes s'avèrent au final, salutaires et indispensables. Parmi celles-ci, et en ce qui me concerne, le Transat Balance de chez Babybjörn qui ma sauvé plus d'une fois la mise : pour l'endormir, pour la poser, pour la bercer, pour la re-poser lorsque j'allais quelque part (plié il ne prends pas plus de place qu'une grande feuille de papier et tient rudement bien accroché sur la poussette)... Bref, ce transat fut MON objet sauveur d'une partie de mon quotidien. Si vous vous apprêtez à prendre un congé parental, investissez !

Les petits pots de chez Philips AVENT ont constitué un 2ème objet indispensable de mon quotidien. En résumé, ces petits pots m'ont servi (et servent encore) à TOUT ! De la conservation du lait maternel, aux compotes embarquées pour la grande, en passant par les purées maisons mixées et congelés, les céréales, les restes... je m'en suis servi tous les jours de mon congé parental pendant un an. C'est vous dire leur utilité incontournable.

Les portes bébés furent aussi les outils indispensables de ce quotidien rythmé par de multiples sorties quotidiennes : courses, pédiatre, école... Jonglant entre le physio et le non physio, selon le temps, l'envie de bébé ou la mienne, j'ai alterné régulièrement entre le Manduca et le Porte-Bébé Miracle de chez Babybjörn. Là encore, que de temps précieux gagné ! Un luxe nécessaire quand on en manque le reste du... temps ! :-) Et pour les jours de pluie, froid, ou simplement de flemme, et notamment lorsque j'avais les 2, j'ai investi dans une planche planche à roulettes Buggyboard Maxi, qui, fixée à la poussette, me sert toujours pour ma grande, et encore plus depuis la reprise du travail (la course matinale m'en est bien facilitée, l'école étant à l'opposée de la crèche).

Enfin, la dernière chose et pas des moindres qui m'a aidée dans ce quotidien, ce sont tous ces gens, ces copines du virtuel devenues réelles et qui m'ont remonté le moral quand j'en avais besoin, sont venues manger avec moi pour que je me sente moins seul certains jours, ont su m'apporter un soutien moral incontestable lorsque le mien était au plus bas. J'en oublierai surement mais encore merci pour votre présence, vos mots de réconfort et votre soutien, mes chères Amélie, Karine, Laëtitia (lapetitelati), Claire, Elise, Vanessa, Hubert (tiens, un mec :-), Evelyne, Julie, Angela.... Sans oublier ceux et celles que je n'ai pu voir IRL mais qui ont su être présent(e)s virtuellement :-)

9 commentaires:

  1. Bien bel état des lieux après 1 an. Ici pour l'aîné c'est aussi le papa qui avait pris son CP mais à mi temps car l'aspect financier ne permettait pas plus...

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  2. De mon point de vue, les bienfaits que tu as dû apporter à tes enfants sont énormes (rythme approprié, hygiène de vie, attention au quotidien, etc.). Bravo pour ce choix enthousiasmant et pour avoir traverser les difficultés sans craquer, c'est inspirant :)

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  3. Bonjour. Je me retrouve dans tout ce que tu dis. En congé maternité depuis avril et congé parental jusqu'a mai,j'ai l'impression d'avoir le temps de rien faire a part des taches ménagères et administratives et de ne pas profiter. Par contre, je ne le donne pas le temps de me reposer puisque je suis en "congé". Bref le cercle vicieux. Ce qui devrait être un plaisir devient un fardeau. Heureusement que je prends le temps de beaux moments avec ma louloute et les deux grands.

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  4. Ce congé parental restera une fabuleuse expérience et ces déjeuners de vraies bulles d'oxygène. Merci de m'avoir ouvert ton univers. Bisous. Karine

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  5. Une énigme pour le sphinx qui a écrit ce magnifique article : avec le recul et en excluant les protagonistes qui ont écrit ton histoire, si c'était à refaire, que changer?

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  6. un beau résumé ^^ j'aurai bien voulu être en "congé" à 100% pour pouvoir profiter mais c'est vrai que le 80% offre l'avantage de garder un contact social ;-)

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  7. très chouette article dans lequel je me retrouve ¡ ça n'est pas toujours évident mais ca apporte beaucoup pour l'enfant et nous en quelque sortes

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  8. Ah! toi aussi ton deuxième enfant dort mal, ça doit être une caractéristique des 2 ieme.
    C'est super sympa de nous faire un reporting résumé. Bizarrement j'ai l'impression de te comprendre. Lorsque je suis en congés pour garder les petits malades, je m'aperçois qu'on a le temps de rien faire et comme tu le dis, ce congés parental porte mal son nom. Bref une journée ça va, toute une année je pense ça doit être difficile.
    Bravo et bon repos au travail ;)

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  9. Bonjour Desperate Houseman !
    je suis trop contente de lire ton billet sur le congé parental! déjà merci et félicitation d'enrichir la toile de ton expérience de papa. Et oui que l'on soit maman ou papa, on ne naît pas parent mais on le devient avec ses propres enfants qui plus est différents des uns des autres!
    Petite aparté : (Je ne sais pas si tu te souviens mais je suis une amie de ta sœur et il fut un temps une de tes reporters pour ton magasine Hemcel.)
    Bref, je pense que ce sujet m'émeut tout particulièrement car je suis moi-même en congé parental pour une période de 10 mois. Je vais vivre en direct la première année de mon fils et c'est du travail, de la fatigue mais tellement de bonheur. En lisant ton billet je me retrouve dans beaucoup d'aspects tant les positifs que les négatifs.
    J'allaite mon garçon de 5 mois, la fatigue s'accumule car lui aussi il lui arrive d'avoir un sommeil compliqué. Comme toi je me demandais ce que je faisais de mal, je culpabilisais et recevais des conseils plutôt agressifs pour un tout petit bébé. Puis je me suis rendu compte que beaucoup de parents partageaient des nuits mouvementées! ;-) Après tout, les bébés ne peuvent pas s'habituer à dormir comme des adultes en moins de quelques semaines ou quelques mois ! (et les fameux bébés qui font leur nuits dès la maternité sont très très rares! )
    Beaucoup d'études mettent en exergue que le sommeil des enfants se consolide vraiment vers trois ans.
    Autre point félicitation pour ton association! Il semblerait que le fait de devenir parent nous donne l'envie d'apporter un petit plus au monde.
    Merci aussi de donner tes astuces et petits objets qui ont facilité ta vie de papa.
    De notre côté à notre compagnon et moi-même l'objet n°1 que nous recommandons c'est l'écharpe de portage (suivre un cours pour savoir comment placer le bébé dedans); elle nous a aidé à réduire les coliques, à réduire les pleurs de bébé, a lui faire faire des siestes (car bébé ne voulait pas dormir dans son lit mais que dans les bras!) et surtout cela nous a aider à bouger et faire des petites choses (administratif, cuisine etc...). en N°2 le lit cododo de chez Chicco le "next 2 me" qui m'a permis de me reposer pour de l'allaitement nocturne. N°3 le lit parapluie / petit parc de chez babybjorn (j'adore cette marque dommage que je n'ai pas vu le transat à temps!).
    Et depuis que je suis devenue maman je m'extasie sur le développement cognitif, psychomoteur et affectif du jeune enfant, voici un livre que je dévore en ce moment qui traite des dernières découvertes scientifiques sur le développement et le fonctionnement du cerveau chez le jeune enfant; notamment l'accent est mis sur le développement affectif : "Pour une enfance heureuse" du Dr Catherine Guegen.
    Bon je t'ai écrit un pavé, je conclue en embrassant toute ta famille ! et surtout continues de relater ton expérience.
    merci

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