16/06/2015

Participez à l'édition 2015 du concours papas bricoleurs et mamans astucieuses (ou l'inverse !)

Je relaie ici à titre exceptionnel l'initiative car je la trouve originale, intéressante et incubatrice d'idées novatrices. Je regrette juste un titre manquant d'égalité : il existe beaucoup de mamans bricoleuses et de papas astucieux :-)

Handicap International et Leroy Merlin invitent les proches des personnes handicapées (et toutes les personnes se sentant concernée par le sujet) à participer à la 18ème édition du concours des Papas bricoleurs, Mamans astucieuses & Cie,  parrainé par Jérôme Bonaldi. Cette année, le concours passe au digital ! Les participations en ligne sont ouvertes depuis le 15 juin.

Innover et partager autour du handicap et des besoins particuliers

Fabriquer soi-même une rampe amovible ou un déambulateur, transformer un transat de plage en siège de douche, créer une table de jeu sécurisée ou un jeu de société en version braille… C’est le principe du concours des Papas bricoleurs, Mamans astucieuses & Cie. De la simple astuce à la réalisation la plus complexe, toutes les idées sont étudiées. Les innovations peuvent concerner tous les aspects du quotidien : l’aménagement de la maison, la communication, les déplacements, le jeu, l’apprentissage…

Chaque situation de handicap est spécifique. Les solutions mises à disposition sont rarement adaptées et souvent onéreuses. L’entourage des personnes handicapées développe souvent des trésors d’imagination pour faciliter la vie de leurs proches. Plus largement, ces idées et créations originales peuvent, avec peu de moyens, améliorer l’autonomie de toutes les personnes à besoins particuliers : les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes malades ou blessées…

C’est pourquoi le concours est ouvert à tous : familles, proches, soignants ou encore associations accompagnant les personnes en situation de petite et grande dépendance peuvent imaginer, fabriquer, puis échanger leurs inventions.

Place handicapée

Une édition 2015 entièrement en ligne
En 2015, le concours fait peau neuve. Pour ses 18 ans, le concours devient accessible en un clic, sur

Des prix à gagner
Vingt réalisations retenues par le jury seront présentées au public et récompensées par des bons d’achat Leroy Merlin le 3 décembre 2015, à l’occasion de la Journée internationale du handicap. Le 1er prix du jury et le 1er prix du public gagneront chacun un bon d’achat de 1600 euros. Les inventions seront ensuite partagées sur le site www.papas-bricoleurs-mamans-astucieuses.fr. Croquis, dimensions et matériaux y seront détaillés pour permettre leur reproduction.
Comment participer au concours ? 
Nouveauté de 2015, participer devient plus simple et accessible. En quelques clics, le tour est joué ! Le candidat peut déposer son dossier (incluant des photos et un croquis) depuis le lundi 15 juin et jusqu’au 31 août 2015, sur le site www.papas-bricoleurs-mamans-astucieuses.fr. Et pour les moins connectés, une assistance est disponible au numéro suivant : 04 72 84 26 86.

Pour tout renseignement (à destination des participants) :

Dates clés :
Appel à concours : entre le 15 juin et le 31 août 2015
Vote du public en ligne : du 21 septembre au 9 octobre 2015
Remise des prix : 3 décembre 2015.

04/06/2015

Ce matin où j'ai croisé la Mort sur le chemin de la crèche....

Mercredi 3 juin 2015. Little A s'éveille, il est 6h40. Je me lève et prépare son biberon, comme tous les matins. Le beau temps annoncé tarde à se montrer. Le ciel est lourd de gros nuages noirs. Pesant. Il fait jour mais tellement sombre qu'il faut allumer les lumière. On ne sait pas trop si il fait chaud ou frais. Tout semble incertain ce matin. Le balai incessant des voitures a commencé sur la place Hérold, à Courbevoie. J'habite au dessus. Je les regarde, comme souvent. C'est un spectacle comme un autre. Ici, c'est le mien. Mon spectacle depuis quelques années. Cette place, c'est ma vue, c'est ma vie de tous les jours.

Je réveille ma grande. Je poursuis ma routine matinale : petit déj, habillage, coiffage, débarbouillage... Puis je me mets en route. Il est presque 8h25. Direction l'école pour déposer V. Bisous, bonjours et discussions rapides avec quelques parents. Puis demi-tour direction la crèche. Pour y aller, je dois repasser sur la place, traverser 4 passages piétons successifs. Il y règne une agitation inhabituelle tout à coup. Un camion de travaux semble bloquer les autres véhicules. La police est là et commence à organiser la circulation.

Comme des travaux viennent de commencer sur la place, je pense qu'ils sont la cause de ce bourdonnement qui monte. Ou à un pneu crevé. Sur un 35 tonnes, c'est toujours moins facile à manœuvrer. Cela est déjà souvent arrivé. Je les observe parfois de ma fenêtre. Il n'y a pas (encore) de pompiers.

Je traverse le 1er feu, puis le second. J'arrive au 3ème. L'agitation est toujours là, dans mon dos. Un réflexe, de la curiosité me poussent à me retourner. Et là, je la vois....


Derrière le camion, une personne gît par terre. Enfin ce qu'il en reste. Le spectacle me glace d'horreur, me coupe le souffle, tout semble ralentir, s'arrêter autour de moi... Je n'arrive pas à détacher mes yeux du cadavre, digne d'une mauvaise scène de The Walking Dead. Sauf qu'on est dans la réalité. Dans la vraie vie. En bas de chez moi, dans mon quartier. La violence de l'image détonne avec ce que je vis habituellement ici. Une rixe entre conducteurs de temps en temps, un motard ou un vélo qui chute, mais ça, JAMAIS ! Ce regard que je porte, ce moment où je reste tétanisé ne va durer que quelques instants. Un policier arrive pour recouvrir enfin le corps. Mais c'est trop tard, l'image est là et bien là dans mon esprit. Little A me ramène à la réalité. Je regarde les quelques personnes autour de moi. Elles semblent dans le même état. On se regarde, effarés. C'est fou comme dans ces moments là tu as envie de parler à des inconnu(e)s. Comme tu as besoin de sortir ce qui vient se passer en toi. D'exhorter tout ça.

Je reprends vaguement mes esprits. Les jambes flageolantes je continue mon chemin tant bien que mal jusqu'à la crèche. Je suis sonné. Je me pose la question de savoir si je vais, si je dois vomir, mais heureusement, non, ça semble aller. Je rentre dans la section tel l'ombre de moi-même, je n'arrive pas à faire les transmissions. Alors je raconte, rapidement. Comme pour justifier mon état. Me disant que c'est injuste de plomber la journée du personnel mais je n'ai pas pu me retenir, il faut que ça sorte. Je pars. Je croise une autre maman qui me demande si ça va. Formule habituelle et matinale. Là encore, je ne peux m'empêcher de raconter, rapidement. Je m'en veux mais je n'arrive pas à retenir les mots.

Je sors vite. Je croise une autre maman qui a vu elle aussi. Elle a besoin de parler. On échange quelques mots. On essaye de comprendre la vision d'une telle horreur à un passage piéton plutôt calme où les véhicules ne peuvent pas rouler vite. Tout ça n'a pas de sens. La scène que l'on vient de voir nous le rappelle, l'absence de vitesse n'est pas forcément synonyme de dégâts légers.

Puis je rentre. La place est toujours sans dessus dessous. Le corps toujours recouvert. J'échange avec mes voisins, ma gardienne... Je suis en mode disque rayé. Je répète. Mon horreur, mon incompréhension... Je finis par remonter chez moi. Et reste scotché à me fenêtre, d'où je vois tout. Je reste un spectateur tétanisé de la scène. Sans bouger. Tout le temps que dure l'évacuation du camion, du corps, enfin de ce qu'il en reste. Puis les véhicules des différents services repartent peu à peu. Les services de la voirie arrivent pour "nettoyer" au karcher ce qu'il reste sur le sol. Puis un policier lance la reprise "normale" de la circulation. Les voitures reprennent leur balai incessant. Le soleil est sorti de sa torpeur. La vie reprends son cours. Les piétons leur trajet. Ignorant ce qu'il s'est passé. Du drame, il ne reste plus qu'une tâche grise par terre, seule vestige de l'horreur.

Tout cela aura duré près de 2h. La vie sur la place a repris son cours, normal. Et moi je reste là, ne sachant que faire, ressassant l'image, continuant de me demander pourquoi, comment, et si.... Continuant de me demander pourquoi ce matin, j'ai croisé la Mort sur le chemin de la crèche.

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