27/02/2015

Dépassé...

3 semaines que je veux l'écrire cet article... Je l'ai écrit dans ma tête alors que je donnais un biberon, faisais une purée de 3 légumes et je ne sais plus quel poisson, changeait une couche, filais au parc, courais pour aller à l'école avec la poussette sous la pluie... Bref, vous l'aurez compris, tant de moments à y penser, mais aucun pour mettre l'idée sur le papier. Pardon, sur le blog.

Le titre vous dit tout. Je ne regrette rien, non, n'allez pas croire à un aveu, un recul. Juste, plein de mes innombrables défauts, je pensais avoir sauvé du lot une qualité : celle de l'organisation. Et bien non...

Pourtant c'était bien parti. Congé parental enclenché, je m'évertuais à sauver l'allaitement. J'écrivais un article sur l'après maternité. J’enchaînais les biberons serein et prenais même le temps d'un long tournage pour quelques minutes au 20H de France 2. Ma grande commençait à s'habituer à l'école, à devenir plus facile et à me laisser plus de temps pour souffler de nos bras de fer éreintants post 2nd bébé.

Puis la machine s'est enrayée. Petit à petit. Des vacances de noël éreintantes à voyager à travers la Pologne, le froid, des nuits qui se sont complètement déréglées à base de 25 réveils parfois... La fatigue qui me rattrape. Mon âge surement qui m'empêche de bien la gérer. 


Petit à petit je me suis mis à repousser des trucs au lendemain. Ce que je ne faisais JAMAIS ! Les mails ont commencé à s'accumuler. J'imagine qu'il y a 20 ans ça aurait été le courrier en retard digne d'un Gaston Lagaffe. Mais passons... Des déjeuners annulés faute de temps, des rvs divers et variés (administratifs, médicaux...) qui se cumulaient. Des gens à rappeler oubliés (pardon les gars).  Et on glisse petit à petit. Impossible d'aller aux partiels cette année. Et allez, 250 € de foutu en l'air comme si c'était le moment ! Pas le temps d'ouvrir les livres, d'apprendre, pas le temps de faire l'exposé (de toutes les façons je savais même pas qu'il y en avait un). Puis les nuits, les mêmes, pourries, interminables... Des lendemains où j'utilisais du coup chaque minute pour tenter de dormir. Sauf que je m'endors pas comme un nourrisson (la vieillesse encore et toujours surement). Et ça glisse : mails en retard, courrier, courses, cours, rvs.... Et ça y est, j'y étais, il a bien fallu me l'avouer : je me suis retrouvé DÉPASSÉ !

Le truc que je ne pensais pas possible en étant en congé parental. D'ailleurs, pourquoi ce truc s'appelle "congé" quand c'est tout le contraire : tu bosses toutes le journée, et le soir encore en fait, c'est comme si tu restais tard au bureau et qu'en plus ton boss te rappelle 15 fois dans la nuit pour finir un dossier.


Bref, le temps a filé. J'ai toujours pas repris pied. J'ai tout abandonné, y compris l'espoir d'y arriver. Je ne fais plus qu'une chose : m'occuper des filles. Au moins, ça je le fais pas trop mal. Enfin, je crois, j'en suis même plus sûr. J'en profite, je profite d'elles. Je suis parti seul avec elle en vacances pour tenter de souffler au grand air. Ma grande me scotche de jour en jour. Tellement gentille, tellement grande tout d'un coup ! Ma petite a ses phases (nombreuses) relouds. Mais elle a 8 mois alors c'est normal. Dans ma conception, un bébé c'est sympa jusque 5/6 mois. Puis c'est reloud. Puis ça a 2 ans et ça comprends enfin des trucs donc ça devient moins reloud. J'en suis pas encore là. Je me demande comment font ceux qui en ont 2 relouds. Voire 3. Voire 4. Voire plus. Non, en fait, plus c'est pas possible ou alors tu te drogues.

Là, je suis censé faire les valises. Mais j'avais besoin de vider la mienne de valise. Alors j'ai pris 5 minutes et je publie, très exceptionnellement, sans me relire. Parce que ça fait du bien. Au final, rien ne va mal, rien ne va bien. Je suis juste dépassé. Je fais, je refais, je dors et je recommence.


Mais parait qu'un jour ça s'arrête m'ont dit Cécile et Valérie. Alors je les relis, j'ai un sourire, un peu d'espoir, et je retourne à mes valises et mes biberons.

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